Monday, 22 April 2019

Florence Bret: Une « recusatio episcopatus »? Parallèles entre le refus de l’épiscopat et le refus du pouvoir

La recusatio imperii, le refus du pouvoir, est un motif topique tant des textes panégyriques que biographiques latins. S’il est utilisé pour les empereurs dans l’antiquité tardive, sa trace se trouve aussi dans les Vies d’évêques des premiers siècles de l’hagiographie. Ambroise de Milan, Hilaire d’Arles, Fulgence de Ruspe…, tous tentent de se dérober à la charge épiscopale qui leur est proposée. Nous souhaiterions étudier, au cours de cette communication, dans quelle mesure ces scènes de "recusatio episcopatus" sont héritières des scènes de refus du pouvoir en nous appuyant sur les Vies des IVe, Ve et VIe siècles.Les recusationes imperii, tout d’abord, se caractérisent par des constantes qui se retrouvent dans les Vies de saints. En effet, le futur empereur voit son refus mis à mal par la pression de la foule et le choix des dieux, il n’a, dès lors, pas d’autre choix que d’accepter le pouvoir. De la même manière, le futur évêque est contraint par l’acclamation de la foule et par un signe divin, le plus souvent un miracle.Cependant, au-delà de ces similitudes, nous nous demanderons si le parallèle peut être poussé plus loin. Il s’agira alors d’interroger les raisons de ce refus certes topique. Si l’empereur semble guidé par la moderatio et par la nécessité de maintenir une fiction de liberté face à la crainte de la tyrannie, le saint évêque, quant à lui, montre une autre vertu, chrétienne, son humilitas.

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