Saturday, 27 April 2019
Pascal Olivier Angue: Les seniores laici, "une institution curieuse".
Le quatrième siècle est marqué dans l´Eglise nord-africaine par la présence des seniores laici, "une institution curieuse" , selon l´expression de Paul Monceaux dans sa littérature de l´Afrique chrétienne. Encore appelés seniores plebis ou seniores populi, ces fidèles laics constituent une sorte de conseil pastoral qui assiste l´eveque dans l´administration de la communauté.Leur présence en Afrique n´est pas fortuite. L´existence des conseils de notables dans les villages éloignés de l´administration romaine centrale chargés de la gestion de ces derniers a contribué à l´éclosion de cette institution dans l´expansion du christianisme vers les zones rurales. En outre, les persécutions dès le milieu du troisième siècle visant particulièrement le clergé à travers tortures, l´exil ou la mort, les laics devaient prendre plus de responsabilités au sein de la communauté. Cette insuffisance du clergé resurgit au début du cinquième siècle dans la réintégration des donatistes dans l´Eglise. Ces notables sont évoqués aussi bien dans l´Eglise catholique que chez les donatistes notamment à Carthage, à Abthugni, à Putput, Assuras et à Musti, à Kairouan, à Nova Germaniae, à Cirta et à Hippone. Ils sont par ailleurs mentionnés par saint Optat, par les documents relatifs au donatisme, les actes des conciles et saint Augustin.Dans leurs fonctions, les seniores agissaient comme organe de controle vis-à-vis de l´éveque. En cas de malversations, ils adressaient une plainte au synode ou au concile et représentaient par ailleurs la communauté pendant les persécutions à l´extérieur.
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