S. Grégoire le Grand n’a jamais traité de la Révélation pour elle-même ; la possibilité pour Dieu de se révéler, le fait même de cette Révélation n’étaient pas mis en question à l’époque, pas plus que dans la période patristique précédente ou que pendant des siècles encore par la suite. On vivait la Révélation sans s’interroger à son sujet.
Qu’a signifié pour Grégoire vivre de cette Révélation ? Qu’était celle-ci pour lui de fait ?
Elle était non pas un ensemble de vérités révélées que le théologien doit formuler le moins mal possible dans un corps de doctrine le plus compréhensible possible pour ses contemporains, mais une relation. Elle était bien aussi un message, une information, certes, mais surtout, une relation de Dieu à l’homme et de l’homme à Dieu. Une relation médiatisée par la création, par l’Ecriture, par la vie des saints (prophètes, apôtres, saints personnages…), relation surtout donnée totalement du côté de Dieu dans le Verbe, la Parole de Dieu faite homme. Et à chaque étape, une relation vitale.
Cette perspective aide à comprendre la constitution Dei Verbum de Vatican II sur la révélation qui répond à la problématique protestante et à la contestation rationaliste à l’ère moderne.
Cette approche de la théologie, si peu systématisée de Grégoire, offre de plus un point de vue unifiant sur sa vaste œuvre écrite.
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