Aug. considère l’Esprit Saint comme source d’inspiration, à la fois pour le rédacteur biblique, pour le traducteur (les LXX; Ciu.Dei XVIII,44), et aussi pour le lecteur ; c’est ainsi qu’il met l’accent sur la richesse des sens de l’Ecriture (conf. XII-XIII; doc.Chr. III,27,38). Source unique de ces inspirations, l’Esprit garantit leur unité et leur cohérence, au-delà de leurs apparentes divergences. Nous voudrions étudier comment, à ces trois niveaux interviennent les thèmes de l’accord, de la consonance, voire de la résonance (cf. conf. XII,21,42). Il s’agit d’une part d’examiner l’argumentation mise en œuvre par Aug. pour réduire toute idée de dissonance entre des textes bibliques, en particulier entre les Evangélistes, dans le cons.eu.(règles d’interprétation mises en œuvre, comparaison avec d’autres phénomènes de langage, comme le mensonge, cf. II,28-29); nous avons d’autre part l’intention de mener l’étude lexicale des termes et des images qui, dans d’autres œuvres aussi (ep.Io.tr.), expriment cette idée d’une unité d’inspiration sous l’égide de l’Esprit: unitatis consortium, consensus, consonantia, concordia ; le but est de faire ressortir leur lien avec les domaines musical et rhétorique, mais aussi avec la théologie du Verbe. De plus, nous voudrions souligner que l’unicité de l’Esprit est souvent mise en avant dans un contexte polémique, avec une visée apologétique, face au paganisme où règnent multiplicité des dieux et des cultes, contradictions entre oracles, et désaccord entre doctrines philosophiques : cette opposition structure la suite des livres du cons.eu.; à cela s’ajoutent même les divergences des historiens ; c’est ce qui ressort de la suite de l’argumentation en Ciu.Dei XVIII,38-41, qui prépare la proclamation d’une unité d’inspiration entre version hébraïque de l’Ancien Testament et LXX. Enfin, le rôle unificateur de l’E. S. dans le domaine herméneutique n’est-il pas à rapporter à sa fonction propre d’unification (cf. Eph. 4,3-4), au niveau intratrinitaire (Trin. VI,5,7), comme à l’égard de la création? Il s’agirait ici d’examiner une forme particulière d’« inspiration », qui s’adresse à l’homme déchu: celle de l’admonitio, rapportée à l’E. S. (b.uita 4,35), en relation avec Jn. 14,26.
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