Georgy Zakharov: Primauté dans l’Eglise ancienne (IIe-Ve siècles): typologie fonctionnelle

Cette communication est une tentative d’examiner le problème de la primauté à la lumière de son contenu fonctionnel. Il faut remarquer que le concept « primauté » signifie dans ce cas non seulement un rôle absolument exceptionnel, mais aussi simplement la position particulièrement importante. Les textes de l’époque montrent que primatus peut parfois être attribué à un groupe collectif ou à plusieurs sujets individuels.Sur la base de l’analyse de textes patristiques et conciliaires, nous examinerons cinq fonctions de la primauté, chacune ayant ses limites de mise en œuvre et sa raison théologique: 1. Primauté sacramentelle de l’évêque dans l’Eglise locale, très clairement représentée dans le corpus d’Ignace d’Antioche; 2. primauté kérigmatico-traditionelle des Eglises apostoliques en cadre de la communion ecclésiale, marqué par Irénée de Lyon et dans un certain nombre d’autres textes; 3. Primauté collective de tout le collège episcopal, qui définit les limites de l’Eglise. Сe type est justifié par Cyprien de Carthage; 4. Primauté pratique de premier évêque de la région, qui comporte le contrôle des ordinations des évêques et coordination de l’activité synodale. Cette fonction est révélée dans les règles de plusieurs conciles des IVe et Ve siècles; 5. Primauté unificative, qui se réalise dans le rôle de cour d’appel superieur et d’enseignement normatif dans l’Eglise universelle. Ce type de la primauté était attribué parfois, à partir du concile de Sardique (343), au siège de Rome, mais il n’était pas reconnu universellement.